CAROLINE TABET // Bande à Part Session // 13 Nov 2007

Don’t Border me est né officiellement le 9 juin 2007,  à Montréal, grace aux efforts des journalistes Christelle Franca et Serge Abiaad. Le projet s’intéresse aux musiques et la création faite où les frontières géopolitiques sont trop rigides; là où la circulation des individus, des idées et d’une information honnête est aussi complexe qu’essentielle. Pour ses premiers pas, Don’t Border me a souhaité donner la parole à la musique libanaise actuelle.

Partie de la photographie et du cinéma, Caroline Tabet a fondé ART.CORE, une organisation de performances publiques autour de la musique électronique et l’imagerie expérimentale, qui sera pour beaucoup de jeunes Libanais la première découverte d’un monde sonore nouveau. Aujourd’hui, elle réalise des films et des installations/performances multimédias.

Dans le cadre du projet Bande à Part/Don’t Border me, Caroline a offert un soundscape (ou paysage sonore, en pièce attachée), deux photographies prises par elle-même, ainsi qu’une pièce écrite (voir plus bas).


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Songe d’une nuit d’été à Beyrouth

Une nuit,
Du crépuscule à l’aube.
La ville s’obscurcit entre silence, recueillement et enivrement.
Au crépuscule, des femmes se retrouvent sur la grande place  pour allumer des bougies, poser des fleurs et écrire des mots sur des stèles éphémères.
Un visage obsédant faits et gestes.
Une journée qui prend fin, une nuit parmi tant d’autres.
Ailleurs d’autres groupes s’enivrent, alors que certains attendent que les heures s’égrènent jusqu’à l’aube.
La ville paraît si calme, ce n’est qu’un leurre.
Au petit matin Beyrouth reprendra son vacarme incessant.
Mais en attendant j’aimerais pouvoir absorber le grésillement des radios, les cris et les chuchotements de ceux qui reste éveillé quand tous les autres dorment.
Capter la densité du silence, la texture du noir en mettant bout à bout les moindres mouvements et les bruits ambiants.
La création est au centre de la nuit, Beyrouth est au centre de la création.
Les impressions visuelles et sonores qui persistent de mes errances nocturnes se partitionnent abstraitement en un tissu de bruits sourds, du son de la mer qui n’est jamais loin, des claquements de mes pas faisant écho aux activités du port et de multiples interférences rencontrées en chemin.

Caroline Tabet
Beyrouth, 11.11.07

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